En faveur des mammifères marins

De tout temps, les Mammifères marins ont fréquenté les eaux normandes et les côtes de nos quatre départements en contact avec la mer (Manche, Calvados, Eure et Seine Maritime). Les premières traces de pêche aux cétacés de grande taille remontent à la fin du 7e siècle, dans la Seine au large de l’abbaye de Jumièges.

 

La première espèce vraiment déterminée en Normandie fut une femelle gestante de Grand Dauphin, autopsiée et décrite par Pierre Belon en 1551. Par la suite, Henri Gadeau de Kerville, en 1888, recensa 14 espèces de mammifères marins en Normandie, inventaire qui fut repris et complété en 1909 par Brasil.

 

Depuis 1978, le Groupe Mammalogique Normand recense et étudie les mammifères marins qui fréquentent le littoral normand, de la baie du Mont-Saint-Michel à Dieppe. A ce jour, 20  espèces ont fait l’objet d’observations dans les eaux normandes ou ont été retrouvées échoué sur les côtes.

Découvrez nos actions les plus emblématiques !

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la stratégie associative

Une feuille de route en faveur des mammifères marins de Normandie.

Phoque veau marin @MGa

les ilots de tranquillité

Un programme en faveur de la préservation des phoques sur nos plages.

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La brigade phoque

Des bénévoles investis pour le suivi et la tranquillité des phoques de la baie d’Orne.

Observations à la côte des mammifères marins @ Mélissande GAULTIER

le grand comptage estival

Cet été, rejoignez nous pour recenser les mammifères marins !

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Expo a dispo !

Si vous souhaitez communiquer sur les mammifères marins, le GMN vous met à disposition son exposition !

Formation de nouveaux observateurs à la réalisation d'autopsie de mammifères marins @ Melissande GAULTIER

Les échouages

Les interventions sur les mammifères échoués font également parties de nos activités.

Le GMN et les mammifères marins, toute une histoire...

Dès sa création en 1978, l’association s’investit activement pour l’étude et la protection des mammifères marins. Véritable cœur historique des activités associatives, cette thématique a d’ailleurs longtemps fait l’objet d’une commission annuelle pour actualiser les objectifs des projets « mam‘marins ». Programmes de recherche, sciences participatives, interventions pour le Réseau National Echouage, sensibilisation du grand public, publications d’atlas et de rapports scientifiques sont autant d’actions développées année après année par une solide équipe bénévole. La rubrique ci-dessous offre un aperçu des actions les plus marquantes initiées depuis la création de l’association. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter nos archives !

Opération tursiops

Parmi les projets historiques entrepris par le GMN se distinguent les « Opérations Tursiops ». Nées d’une rencontre entre mammalogistes passionnés, normands d’un côté, bretons de l’autre (SEPNB, Société d’Etude et Protection de la Nature en Bretagne, aujourd’hui Bretagne Vivante), ces missions ponctuelles ont longtemps constitué le coeur des activités scientifiques de l’association sur les mammifères marins. Leur objectif : étudier la biologie, l’écologie et le comportement du Grand Dauphin à travers la prospection régulière des côtes normandes. A cette fin, ont été déployées différentes méthodes de collecte d’informations :

Entre 1983 et 1994, 14 opérations Tursiops ont ainsi vu le jour, totalisant plus de 100 jours de mobilisation bénévole. En dépit de conditions météorologiques souvent défavorables, près de 1 000 heures de prospection ont été réalisées entre terre et mer, se soldant parfois par des échecs, mais bien souvent par de belles observations.

 

Chaque fois que cela a été possible, les individus rencontrés ont été photographiés ou dessinés. Le « fichier mam’marins » du GMN s’est ainsi rapidement développé, totalisant rien que pour l’année 1984 plus de 500 clichés de Cétacés, exploités pour identification individuelle.

 

Les observateurs en mer ont bien vite gagné de l’expérience, comme en témoignent ces quelques lignes éditées au sein du 24ième bulletin du Petit Lérot (1988) : « Grâce à l’expérience acquise les années précédentes, les photos sont de plus en plus limitées, l’observation directe permettant le plus souvent de reconnaître les individus.

 

Un simple croquis sur le carnet de bord permet alors de mémoriser les observations. » Travaillant de pair avec de fidèles partenaires tels que le GONm (Groupe Ornithologique Normand) et la SEPNB, le GMN a donc rapidement produit des résultats très intéressants : cartes de distribution, identifications individuelles, estimations d’abondance, descriptions comportementales, etc.

 

De précieuses informations ont par ailleurs été récoltées sur d’autres espèces tel que le Dauphin de Risso, alors régulièrement observé en baie du Mont-Saint-Michel. Ces données, considérables, dépassaient de loin les espérances de l’équipe bénévole ayant lancé ces opérations en 1983, qui disposait alors de modestes moyens techniques humains et financiers. Les opérations Tursiops ont ainsi construit le socle des connaissances actuelles sur la population de Grand Dauphin en Normandie et représentent, de ce fait, de véritables précurseurs aux programmes de recherche aujourd’hui en place dans notre région.

Programme phoques

Dès les années 1980, le GMN a diversifié ses activités sur les mammifères marins en s’intéressant aux phoques gris et veaux-marins. L’association a pour cela développé d’ambitieux projets pour améliorer nos connaissances sur ces espèces dont le statut en Normandie était alors très peu documenté : Les opérations phoques, débutées en 1985. Réalisées de façon ponctuelle, ces opérations ont permis d’affiner l’aire de répartition des phoques gris et veaux-marins grâce au déploiement ponctuel de moyens en mer, notamment au niveau des archipels des Minquiers et de Chausey.

 

La participation, à partir de 1989, aux recensements de la population de phoques de la baie de Somme. Les observations issues de cet effort de prospection se sont additionnées aux nombreuses données opportunistes récoltées grâces aux fiches d’observations largement diffusée à partir de 1986. Une campagne aérienne en 1991 pour le recensement des Phoques gris et veaux-marins en Normandie. En collaboration avec le GON (Groupe Ornithologique et naturaliste du Nord Pas de Calais) et le GEPOP (Groupe d’Etude et de Protection des Oiseaux de Picardie, aujourd’hui Picardie Nature), cette opération a permis d’estimer les effectifs régionaux des populations de Phoques gris et veaux-marins, à travers une méthode inédite de prospection.

L’étude des Phoques veaux-marins en baie des Veys. Initialement présenté sous 2 volets (recherche protocolée et sciences participatives), ce projet a permis de nombreuses avancées entre 1989 et 1992. Sans doute grâce à une pression d’observation inégalée jusqu’alors (169 h de prospection rien que pour l’année 1991, totalisant 3 175 km parcourus) et une étroite collaboration avec la Réserve Naturelle de Beauguillot, des conclusions essentielles ont pu être tirées concernant l’écologie et la biologie de l’espèce, incluant les effectifs populationnels, les mouvements locaux des individus en fonction des marées, ou encore la structure des groupes.

Ces résultats constituent une base essentielle pour les programmes de suivi actuels des Phoques veaux-marins en baie des Veys, dont les effectifs continuent régulièrement d’augmenter.

L’étude des Phoques veaux-marins en baie du Mont-Saint-Michel. Dans le cadre du projet de rétablissement du caractère maritime de la baie du Mont-Saint-Michel, le GMN s’est vu confier en 1999 un important projet de recherche sur l’écologie des Phoques veaux-marins. Etalée sur une surface de plus de 180 km², cette étude a permis la collecte de précieuses données écologiques sur cette population et de produire des résultats de grande valeur. Grâce à un important réseau d’observateurs (bénévoles, usagers de la mer), l’association a ainsi centralisé au niveau régional plus de 500 observations de Phoques veaux-marins et 73 observations de Phoques gris entre 1981 et 2004.

 

Ces données ont permis, notamment dans le cadre de la 2ième édition de l’ouvrage « Les Mammifères sauvages de Normandie – Statut et répartition », publiée en 2004, d’actualiser de façon approfondie les informations écologiques, biologiques, et démographiques de ces deux espèces en Normandie.

Opération globi

Régulièrement observés près des côtes normandes jusqu’au début des années 2000, les Globicéphales noirs ont eux aussi fait l’objet d’un vif intérêt de la part des membres du GMN. A travers plusieurs campagnes d’observation dédiées, notamment en baie de Seine, et grâce au concours de plusieurs partenaires (Sociétés Jersiaise et Guernesiaise), l’association est parvenue à établir d’importantes conclusions sur la répartition régionale de cette espèce intégralement protégée. Les résultats, notamment valorisés au sein de l’atlas de 2004, ont permis de distinguer 3 zones d’occupation principales le long des côtes normandes (Pays de Caux, îles Anglo-Normandes et Nord-Est du Cotentin). Actuellement très rare près de nos côtes, le Globicéphale ne fait plus l’objet d’aucun suivi régulier.

Le GMN et son réseau d'observateurs en mer

Aujourd’hui popularisée, les sciences participatives permettent de communiquer et sensibiliser un large public sur des thématiques spécifiques tout en mettant à contribution un large réseau d’observateurs. Fort de ce constat, le GMN a entrepris dès sa création un programme collaboratif avec plaisanciers et professionnels de la mer en Norman die pour l’acquisition de données opportunistes sur les mammifères marins. Afin d’optimiser ses chances de réussite, l’association a largement communiqué sur cet ambitieux projet : conférences (ex. Centre Régional de Nautisme de Granville, juin 1983), articles de presse dans les journaux régionaux, porte-à-porte (ex. écoles de voile), « abordage » en mer de bateaux amateurs et professionnels, contacts auprès des capitaineries, campagnes d’information lors des opérations Tursiops, etc.

 

Ainsi, dès la création du GMN l’étude des mammifères marins a pris un essor certain grâce aux informations opportunistes recueillies, dont les chiffres ont considérablement augmenté d’année en année. En 1981, 3 ans à peine après le début de l’aventure, 300 données sont déjà répertoriées au sein du fameux « fichier mam’marins », administré et mis à jour par les bénévoles de l’association. Afin de maintenir et dynamiser ce formidable réseau d’observateurs, les données récoltées ont été très régulièrement valorisées, en particulier à travers la publication trimestrielle du Petit Lérot, ainsi que dans les deux atlas édités successivement en 1988 puis 2004 par l’association répertoriant l’ensemble des données historiques (systématiques et opportunistes). Autant d’actions ayant favorisé le large succès de ce projet, dont les résultats se font ressentir encore aujourd’hui.

Sensibilisation du grand public

Afin d’informer et sensibiliser les citoyens à la richesse patrimoniale de la Normandie et aux enjeux de conservation associés, le GMN développe régulièrement d’importants moyens de communication. Concernant les mammifères marins, l’association s’est toujours mobilisée, encore aujourd’hui, dans des campagnes riches et variées : conférences grand public, séminaires et congrès régionaux, nationaux et internationaux, exposition itinérante, articles de presse et reportages, forums d’associations, autant d’occasions saisies par le réseau bénévole pour faire connaître au plus grand nombre la richesse que représentent les mammifères marins de notre région.

Le réseau d'alerte en cas d'echouage

    Photographie d'un phoque marbré échoué sur la plage d'Utah Beach le 13 février 2000 (GMN, 2001, Le Petit Lérot n°58)

Aujourd’hui appelé « Réseau Echouage », le réseau d’alerte a été lancé par le GMN dès la création de l’association afin d’optimiser la récolte de données sur les animaux échoués. Grâce aux importants moyens de communication mobilisés, cet ambitieux programme participatif a rapidement gagné de l’ampleur jusqu’à être largement connu sur les côtes normandes.

 

Il a d’ailleurs fait des émules, au sein de la société Jersiaise par exemple qui, dès la fin des années 1980, a mis en place un système semblable de collecte de données.

Fort de cette notoriété, le réseau d’alerte a ainsi permis depuis 1978 la récolte de plusieurs centaines de données d’échouages de cétacés et pinnipèdes. Ces résultats ont été systématiquement valorisés au sein du bulletin de liaison du GMN, Le Petit Lérot, et de la Lettre du Petit Lérot, à travers de régulières synthèses et articles dédiés aux échouages dans notre région.

 

Par ailleurs, le signalement occasionnel d’animaux vivants s’est parfois suivi d’interventions de sauvetage par les bénévoles du GMN afin d’assurer la survie des individus échoués. Jouant un rôle essentiel de relais entre le point d’échouage et les centres de soins à proximité, le réseau d’alerte a ainsi permis le sauvetage de nombreux phoques et cétacés. Parallèlement, les animaux échoués en « bonne santé » ont pu compter sur les bénéovoles de l’association pour garantir leur tranquillité face aux curieux.

 

Enfin, le réseau a permis de détecter la présence notable de certaines espèces telles que le Mésoplodon de Sowerby, l’Hyperoodon boréal ou encore le Phoque marbré, dont les observations sont exceptionnelles sur nos côtes.

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